1789 France lettre de Tartas, fouetter et marquer un prisonnier

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Lettre de Lafitte, procureur du roi à Tartas, qui demande à la ville de Bayonne d'envoyer l'exécuteur de la haute justice, pour fouetter et marquer un prisonnier.
Période après les États généraux et dans deux semaines la prise de la Bastille.

Adressé à:

Messieurs les maire, Échevins et Conseil de la ville de Bayonne à Bayonne

Texte:
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous prévenir que la cour vient de me renvoyer un prisonnier condamné à être fouetté et marqué, et comme je voudrois faire procéder à cette Exécution lundy  6 du mois de juillet, et que j’ai besoin pour cela de l’exécuteur de la haute justice (1), je viens vous prier de vouloir l’en prévenir afin qu'il puisse partir avec l’escorte des sergens de ville que j’enverrai samedy pour le chercher et le ramener. S’il y avoit quelque chose qui peut retarder ce voyage, je vous serois bien obligé de pouvoir m’en instruire par le courrier de jeudi.
Lafitte (2) proc. du roi
A Tartas le 27 juin 1789

 

(1)  Sous l'Ancien Régime, ceux que l'on nomme les exécuteurs de la haute justice (ou maîtres des hautes œuvres) sont chargés d'exécuter les peines corporelles prononcées par la justice criminelle. La tâche du bourreau ne consistait pas seulement à exécuter un condamné à mort. Il devait également faire subir des châtiments corporels décidés par jugement.

(2) Jean-Joseph Lafitte (1735-) conseilller du roi et procureur

Sur le dos, note "Juin 1789 lafitte p’eur. roi à Tartas demande exécuteur. Rép le 30 d."

Sceau rouge.

Plié pour former une enveloppe. Rousseurs.

 

 

La flétrissure est une peine afflictive et infamante, consistant en une marque au fer rouge sur le condamné. Le caractère infamant tenait en partie au marquage en place publique. La flétrissure était plus grave que le blâme, l’amende honorable, l’exposition publique et le fouet, mais se situait en dessous de la mutilation, des galères, du bannissement et de la question. Son caractère permanent lui donnait un caractère stigmatisant recherché par les juridictions

Le fer servant à marquer les condamnés prend en France la forme d’une fleur de lys puis en 1724 d'une triple lettre (flétrissure lettrée : V pour voleur, M pour mendiant récidiviste et GAL pour galérien).

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